Une grande première. La France a publiquement accusé la Russie d’être responsable d’une série d’attaques informatiques ciblant des intérêts français, ainsi que d’une tentative d’ingérence lors de l’élection présidentielle de 2017.

Implantée à Rostov-sur-le-Don
Dans une déclaration sans ambiguïté publiée sur le réseau social X, Jean-Noël Barrot, ministre de l’Europe et des Affaires étrangères, accuse le renseignement militaire russe – le GRU – de mener depuis plusieurs années des opérations cyberoffensives contre la France, notamment par le biais du groupe APT28 (Advanced Persistent Threat 28). Ce groupe, également connu sous le nom de « Fancy Bear », est bien documenté dans les milieux du renseignement pour ses liens étroits avec le Kremlin.
Pour étayer ces accusations, la France va jusqu’à livrer des détails précis : le groupe APT28 relèverait de l’unité 26165 du GRU, également appelée unité 20728, implantée à Rostov-sur-le-Don et issue du 166e centre de recherche en guerre de l’information.
Parmi les cibles visées : plusieurs ministères français, les organisations chargées des Jeux olympiques et paralympiques de Paris 2024, ainsi que des entreprises sensibles dans les secteurs de l’armement, de l’aéronautique, et des collectivités territoriales. Selon les autorités françaises, ces opérations auraient pour but de semer le trouble, d’instiller la défiance, et d’influencer les opinions publiques en faveur de partis d’extrême droite, réputés plus favorables aux intérêts russes.
Ce mode opératoire ne serait pas une première. APT28 est déjà soupçonné d’avoir orchestré les fameux « Macron Leaks » en 2017 — la diffusion massive de documents internes et de courriels confidentiels issus de la campagne d’Emmanuel Macron, à quelques jours du second tour. Un scénario presque identique à celui des « Hillary Papers » en 2016, qui avaient sérieusement affaibli la candidate démocrate Hillary Clinton et contribué à la victoire de Donald Trump à la présidence américaine.
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