Le PDG de Nvidia, Jensen Huang, a tiré la sonnette d’alarme en affirmant que les États-Unis pourraient perdre la course au développement de l’intelligence artificielle face à la Chine. Lors d’un événement à Londres, Huang, à la tête d’une entreprise récemment valorisée à plus de 5 000 milliards de dollars, a déclaré sans détour : « La Chine va gagner la course à l’IA », ajoutant que « la Chine a quelques nanosecondes de retard sur les États-Unis en matière d’IA », pour souligner l’urgence pour l’Amérique d’agir.
Selon lui, cette avance potentielle est soutenue par d’importantes subventions énergétiques chinoises qui favorisent la production de semi-conducteurs de pointe, essentiels au développement des technologies d’intelligence artificielle.
Cette prise de position intervient alors que les puces les plus avancées de Nvidia, comme le modèle Blackwell, sont interdites à la vente en Chine pour des raisons de sécurité nationale, la Maison Blanche craignant qu’elles ne donnent un avantage militaire à Pékin. Jensen Huang critique toutefois cette politique, estimant qu’elle est contre-productive.
Selon lui, empêcher l’accès à ces technologies pousse la Chine à accélérer ses efforts pour devenir autonome, ce qui pourrait finalement nuire aux États-Unis davantage qu’à son rival.
Le dirigeant de Nvidia plaide pour une stratégie différente, centrée sur l’attraction des talents du monde entier, y compris en Chine. Fin octobre, il déclarait déjà qu’une politique coupant l’Amérique de la moitié des développeurs d’IA mondiaux « n’était pas bénéfique à long terme » et risquait de ralentir l’innovation américaine. Pour Huang, la clé de la compétitivité réside moins dans les restrictions à l’exportation que dans la capacité des États-Unis à rester un centre mondial d’expertise et d’innovation en intelligence artificielle, capable de mobiliser les meilleurs chercheurs et ingénieurs à l’échelle internationale.