Le monde de l’intelligence artificielle traverse une mutation profonde, marqué par un basculement brutal d’une période de coopération à une rivalité intense entre les géants du secteur.
Depuis quelques mois, Meta, dirigé par Mark Zuckerberg, mène une offensive agressive contre OpenAI en recrutant plusieurs chercheurs de haut niveau à coups d’offres vertigineuses pouvant atteindre 300 millions de dollars sur quatre ans.

Affaiblir OpenAI
Plus qu’un simple mouvement de talents, cette stratégie vise à affaiblir OpenAI de l’intérieur, en attirant les cerveaux à l’origine de ses modèles les plus avancés, tels que GPT. Ce choc aurait été si profond que l’entreprise fondée par Sam Altman a temporairement suspendu ses activités pendant une semaine, afin de tenter d’enrayer l’exode et réorganiser ses priorités.
Dans le même temps, Meta, qui ne dispose pas d’un chef scientifique emblématique comme Yann LeCun auparavant, parie sur la force collective en rassemblant une concentration exceptionnelle d’experts. L’idée sous-jacente : qu’en réunissant ces talents, l’intelligence artificielle générale (AGI) pourra émerger naturellement, sans vision centralisée mais grâce à une dynamique intellectuelle commune.
Si cette approche peut porter ses fruits à court terme, elle interroge sur un plan éthique : peut-on véritablement acheter l’innovation et précipiter une avancée majeure simplement par la masse salariale ?
Ce tournant illustre également la fragilité des structures fondées sur des missions à long terme dans un secteur où la guerre des talents devient l’arme principale.
Face à Meta, OpenAI se retrouve confrontée à une crise existentielle, alors même que l’ensemble du secteur se redéfinit sous l’effet d’investissements sans précédent et de tensions croissantes entre ambition scientifique, pressions commerciales et enjeux de pouvoir.
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