La France se comporte-t-elle comme la Chine ou la Russie ? C’est ce que vont essayer de faire démontrer par la justice deux organismes, la Ligue des droits de l’Homme (LDH) et l’association La Quadrature du Net, qui ont attaqué en référé-liberté l’interdiction et le blocage de TikTok en Nouvelle-Calédonie par le gouvernement français « pour défendre la liberté de communication des idées et des opinions ».
« La Quadrature du Net demande au Conseil d’État la suspension de la décision du Premier ministre Gabriel Attal de bloquer en Nouvelle-Calédonie la plateforme TikTok. Par cette décision de blocage, le gouvernement porte un coup inédit et particulièrement grave à la liberté d’expression en ligne, que ni le contexte local ni la toxicité de la plateforme ne peuvent justifier dans un État de droit », a indiqué l’association dans un communiqué. La LDH a annoncé sur X (ex-Twitter) avoir elle aussi attaqué en référé-liberté cette décision.
Rappelons que le gouvernement français a annoncé la semaine dernière avoir interdit TikTok sur le territoire d’outre-mer pour limiter les contacts et l’organisation entre les émeutiers. La Nouvelle-Calédonie est effectivement en proie au chaos depuis de nombreux jours, en raison d’indépendantistes. La mesure a été permise par la proclamation de l’état d’urgence et la présence d’un unique opérateur télécoms sur le territoire, l’office des postes et des télécommunications de Nouvelle-Calédonie. Cette mesure d’interdiction est intervenue également sur fond de craintes d’ingérences et de désinformation sur les réseaux sociaux venant de pays étrangers qui chercheraient à attiser les tensions. Des pays comme la Chine et l’Azerbaïdjan sont effectivement accusés d’ingérence.