Les États-Unis dénoncent l’enquête de la France visant X

Une enquête pénale ouverte en France visant le réseau social X, propriété d’Elon Musk, a suscité de vives réactions du gouvernement américain, révélant des tensions croissantes entre les deux pays sur les questions de liberté d’expression et de souveraineté numérique.

Le parquet de Paris a confié à la gendarmerie nationale une investigation visant X en tant que personne morale, sans mentionner nommément ses dirigeants. L’enquête porte sur une possible « altération du fonctionnement d’un système automatisé de données en bande organisée » et une « extraction frauduleuse de données ».

“Agenda politique”

Les autorités françaises exigent notamment l’accès à l’algorithme de recommandation de X ainsi qu’aux données en temps réel des publications des utilisateurs. X a refusé catégoriquement de coopérer, dénonçant un « agenda politique » et qualifiant les accusations de manipulation algorithmique de « totalement fausses ».

Cette affaire a provoqué une réponse directe des États-Unis. Le département d’État, par le biais de son bureau des droits humains, a condamné ce qu’il décrit comme une dérive répressive, dénonçant un « procureur français militant » ayant assimilé X à un « groupe criminel organisé ».

Washington affirme que les démocraties doivent protéger toutes les formes de discours, y compris celles qui dérangent, et promet de défendre la liberté d’expression des citoyens américains contre ce qu’il perçoit comme une censure étrangère.

Cette position s’inscrit dans un contexte politique plus large depuis le retour de Donald Trump à la présidence en janvier 2025, avec son administration – incluant J.D. Vance et Marco Rubio – adoptant une posture offensive face aux régulations européennes.

X, de son côté, rejette toute accusation d’ingérence ou de malveillance. La plateforme insiste sur le fait que cette enquête représente une menace directe pour la liberté d’expression et la confidentialité des utilisateurs, dans un climat déjà tendu avec l’Union européenne sur les questions de modération et de transparence.