On entend souvent, lorsqu’on parle de musique, une formule apparemment non controversée qui la décrit comme un langage universel, une forme de communication toujours possible entre des personnes qui ne parlent pas la même langue. Il est en effet difficile de nier que la musique est une expérience humaine largement partagée et très ancrée dans l’évolution et la biologie. Cependant, l’idée qu’il s’agit d’une langue est moins évidente : à bien des égards, ce n’est pas une langue du tout.
La musique est présente en permanence dans les sociétés humaines, mais ses utilisations, ses éléments constitutifs et les réactions qu’il suscite peuvent varier considérablement en fonction des différents contextes culturels et de leurs utilisations. Par exemple, la musique écoutée par un bébé est sûrement différente de celle proposée dans un casino en ligne ou dans une école de danse classique. Cependant, les éléments en commun ne manquent pas.
Les aspects universels de la musique
Dans une étude récente intitulée « Universality and Diversity in Human Song » et publiée dans la revue Science, un large groupe de psychologues, d’anthropologues, d’ethnomusicologues et d’autres scientifiques ont tenté de décrire les aspects universels et variables de la musique. La question à laquelle ils ont cherché à répondre était de savoir si la musique est un simple sous-produit de la culture ou si les êtres humains possèdent une sorte de grammaire musicale commune qui permet à chacun de produire et de comprendre la musique de la même manière.
En analysant un grand nombre de documents ethnographiques, dont de nombreux enregistrements musicaux, provenant de 315 sociétés différentes dans le monde, les experts ont pris en compte les évaluations de ces documents faites par divers échantillons de personnes, experts en musique ou non. Conclusion ? La musique existe dans toutes les sociétés et elle est régulièrement associée à certains types de comportements courants. De plus, elle possède des caractéristiques acoustiques qui sont en corrélation avec les objectifs et les réponses de ceux qui la produisent et de ceux qui l’écoutent.
En général, selon l’étude, il existe quatre types de chansons dans toutes les sociétés :
- les chansons d’amour
- les berceuses
- les chansons de détente (pour guérir)
- les chansons qui font danser.
En effet, dans toutes les cultures, les gens tombent amoureux, engendrent une progéniture, essaient de se sentir bien et dansent.
Un lien social entre des personnes partageant les mêmes idées
La musique est porteuse de valeurs saines et le partage est l’une des principales : en musique, le partage est aussi important que l’écoute et l’objectif commun.
Pendant et après la musique, des occasions de discussion, de réflexion et d’échange d’idées peuvent être créées. Que l’on se produise sur une scène ou que l’on apprécie la musique comme spectateur, le contexte musical est toujours une bonne excuse pour faire la fête ensemble.
L’expérimentation est un autre aspect extrêmement important, surtout lorsqu’elle est partagée : les vibrations et les sons, les harmonies et les grooves communs nous permettent de nous immerger complètement dans la musique. C’est un voyage musical dans lequel chaque son devient une expérience partagée.
La musique contre l’exclusion
Une autre étude a montré que la musique a un effet extraordinaire sur la cohésion : la musique étudiée et jouée activement dans les écoles améliore considérablement les compétences sociales des enfants. La raison en est que faire de la musique ensemble implique, comme nous l’avons déjà mentionné, de s’écouter en détail et d’exercer de l’empathie envers les autres.
Le pouvoir universel de la musique
La musique est présente dans toutes les cultures humaines et semble avoir un pouvoir universel. Les gens écoutent de la musique pour différentes raisons :
- pour élargir leur connaissance de ce qui se passe chez les autres ou dans d’autres parties du monde, à travers les histoires racontées dans les paroles ou la description de lieux lointains ;
- pour s’exprimer, exprimer leur personnalité, leurs intérêts et leurs goûts à travers une prédilection pour un genre musical ou pour certaines chansons spécifiques ;
- pour se connecter avec les autres (quiconque a assisté à un concert de son idole sait quelle atmosphère intense de partage s’établit avec les autres, même s’il s’agit d’étrangers) ;
- pour réguler les émotions et surtout pour gérer la mauvaise humeur ;
- pour s’échapper de la réalité.
La musique est un instrument si riche en potentiel qu’elle peut être utilisée à des fins thérapeutiques dans les contextes les plus variés, par le biais de la musicothérapie. La musicothérapie est précisément l’utilisation de la musique et des éléments musicaux (sons, rythme, mélodie, harmonie) par un musicothérapeute professionnel qualifié, dans le cadre d’interventions individuelles ou de groupe, pour favoriser la communication, les relations, l’apprentissage, la motricité et l’expression de soi.
Même en dehors du contexte structuré de la musicothérapie, nous faisons tous l’expérience quotidienne des bienfaits de la musique, notamment sur notre état émotionnel. La musique est considérée comme un véhicule privilégié pour l’expression des émotions, son essence étant précisément de transmettre des émotions. Qui plus est, elle est elle-même considérée comme une forme dynamique d’émotion.
Vers un langage universel ?
Une langue universelle existe, a toujours existé et continuera à exister dans le futur : c’est la musique, c’est-à-dire cet ensemble de notes écrites sur la portée et formées par seulement sept symboles, plus quelques dérivés (bémol et dièse), qui ont été jointes et sont jointes dans des dizaines de milliards de combinaisons. Le pentagramme est lu dans le monde entier par tous les peuples, par toutes les personnes, sans distinction de race, de culture ou de nation.
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