Face aux cris des petits commerçants désespérés de devoir fermer, Amazon est sous pression. La multinationale, qui ne cesse de faire croître son chiffre d’affaire, est notamment accusée de concurrence déloyale et de profiter de la situation du reconfinement en France pour asseoir sa domination. De fait, l’entreprise hésite désormais à maintenir le Black Friday en France aux dates habituelles, fin novembre, à le reporter, ou même le supprimer.
« Je suis attentif à ce qui se passe », a déclaré Frédéric Duval, le directeur général d’Amazon France au micro de RMC. « Pour l’instant, je n’ai pas décidé. On est encore à 15 jours de l’évènement potentiel. On a le temps de prendre des décisions. Les autorités parlent régulièrement et changent d’avis parfois », continue le dirigeant au sujet du Black Friday.
« Transition digitale »
Plusieurs fédérations de magasins ont demandé au gouvernement de restreindre les ventes en ligne aux seuls produits de première nécessité. « En cette période un peu troublée, j’ai le rôle de servir tous les clients sur le territoire en leur offrant les produits dont ils ont besoin. Je souhaite que les Français fassent des économies », se défend le dirigeant d’Amazon France. « Quand je vois les petits commerces qui sont fermés, évidemment que j’ai le cœur fendu et que j’ai envie de les aider pour qu’ils puissent réaliser ce que nous appelons la transition digitale », a-t-il affirmé. Selon lui, 30% des commerçants français vendent en ligne, contre 72% de leurs homologues allemands.
Amazon est également accusé par la Commission européenne d’avoir enfreint les règles de concurrence en vigueur dans l’Union. « Je suis évidemment en désaccord avec les affirmations préliminaires », dit Frédéric Duval. « Nous allons tout faire pour montrer à la Commission européenne qu’on fait exactement le contraire de ce qu’elle pense », a-t-il continué. Il note que la part des entreprises tierces qui vendent sur Amazon a grimpé de 3% en 2000 à 60% en 2019. « La croissance de ces entreprises est le double de celle des ventes d’Amazon », se défend le dirigeant. Selon lui, Amazon ne représente que 1% du marché de la distribution en France.
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