Selon Torsten Slok, économiste en chef du géant de l’investissement Apollo, l’enthousiasme actuel de Wall Street pour l’intelligence artificielle dépasse même celui observé lors de la bulle internet des années 1990 – et les chiffres confirment cette analyse.
Dans une note remarquée, Slok compare les ratios cours/bénéfices des dix plus grandes entreprises du S&P 500 à ceux de l’époque « dot-com » et constate qu’ils sont aujourd’hui encore plus élevés. Des poids lourds comme Nvidia, Microsoft, Apple ou Alphabet affichent des valorisations qui explosent par rapport à leurs bénéfices réels, nourrissant une euphorie boursière ultra-concentrée.

Déséquilibre
Ce déséquilibre inquiète : la performance récente du S&P 500 repose largement sur une poignée de titres, tandis que les 490 autres entreprises de l’indice peinent à suivre.
Cela crée un risque systémique, le marché semblant déjà miser sur une révolution IA comme si elle était entièrement réalisée, sans tenir compte des obstacles encore nombreux – incertitudes technologiques, régulations futures, ou encore ralentissements économiques potentiels.
Pour Slok, la situation actuelle rappelle fortement les excès de la bulle internet : une innovation bien réelle, mais une valorisation bien trop en avance sur les fondamentaux économiques. Si les bénéfices espérés n’arrivent pas assez vite, le retournement de marché pourrait être brutal.
Avec des montants colossaux investis sur l’IA, une correction serait non seulement douloureuse pour les investisseurs, mais pourrait aussi secouer l’ensemble du système financier.
L’avertissement de Slok n’est donc pas à prendre à la légère : les marchés pourraient bien être en train de répéter les erreurs du passé, en misant massivement sur une technologie dont le plein potentiel reste encore incertain.
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