À l’heure où la technologie cloud gaming semble enfin prendre son envol, la console et l’ordinateur n’ont plus le monopole de l’industrie vidéoludique. La consommation passe désormais par le non-matériel et le streaming. Un nouveau mode qui prouve encore un peu plus que l’industrie du divertissement est bel et bien tournée vers le stream et le live streaming.
Avec 120 milliards de dollars générés en 2019, le chiffre d’affaires de l’industrie vidéoludique dépasse celui de la musique ou du cinéma, selon un rapport récent de Superdata. Cette croissance et cette pérennité s’expliquent notamment par l’explosion des jeux sur mobile, en free to play. Fortnite et Candy Crush en sont les exemples les plus célèbres. Le Cloud Gaming, c’est la suite logique d’un secteur qui ne cesse d’innover et qui veut évoluer avec son temps. Le business model de l’achat du jeu devient obsolète dans un nuage qui est capable, technologiquement, d’abriter ce qui se fait de mieux dans le gaming, sans posséder physiquement la machine. Les utilisateurs regardent des films sur Netflix, écoutent de la musique via Spotify et peuvent désormais consommer des jeux vidéo en streaming, par le biais d’une révolution qui ne fait que commencer.
On oublie la console. Exit la centrale, l’ordinateur et le CD. Place à un jeu vidéo non matériel. Le joueur se connecte en ligne et prend un abonnement gratuit – ou peu onéreux – à un service qui propose des jeux vidéo accessibles depuis une plateforme de streaming. Le contenu devient indépendant du contenant et les adeptes peuvent se plonger dans cet univers depuis n’importe quel support et n’importe quand. Grâce à la puissance des serveurs, situés à distance, des mastodontes de la sphère tech, il est possible de transposer les meilleurs jeux dans le cloud. Le tout avec une qualité de graphisme supérieure, une meilleure fluidité de jeu et un téléchargement des données qui ne dure que quelques secondes. Tous ces avantages ont un objectif : attirer un nouveau public freiné par les prix coûteux des consoles et des jeux traditionnels. Le phénomène est attrayant. À tel point qu’il devrait valoir 450 millions de dollars d’ici 2023. Pas étonnant que cette ruée vers l’or du streaming ne laisse aucune grande société indifférente.
Si Apple, par le biais de sa plateforme Arcade, continue de réajuster son catalogue de jeux pour fidéliser ses clients, d’autres grands noms de la tech sont déjà bien implantés dans le cloud gaming.
Google a lancé sa plateforme Stadia en novembre 2019. Disponible dans une quinzaine de pays, le service fonctionne via un abonnement mensuel gratuit ou payant (9,99 euros). Deux offres qui permettent d’accéder à près de 120 jeux, courant 2020, sur mobile, tablette ou ordinateur, selon les compatibilités. Les adeptes peuvent se délecter devant Read Dead Redemption ou encore Destiny 2 : The Collection.
Cette plateforme fait partie du top 5 des offres de cloud gaming. La force de ce service réside dans un catalogue riche de plus de 700 titres issus de la PS2, PS3 et PS4. Moyennant un forfait de 9,99 euros par mois, les jeux sont accessibles via PlayStation 4 et les machines de Microsoft. Le cloud gaming version Sony est une excellente option les adeptes de PC qui meurent d’envie de tester les exclusivités PlayStation, sans devoir acheter une console.
GeForce Now, Microsoft X Cloud, Shadow, pour ne citer qu’elles, sont aussi d’autres alternatives de ce marché en pleine expansion.
Si la console et l’ordinateur n’ont plus le monopole du jeu vidéo, un autre support historique est aussi en train de faire les frais du streaming. La télévision n’est plus la seule à diffuser du direct car le streaming s’est aussi mis au live depuis 2010. Le succès est sans appel pour une société de plus en plus « vidéo centric » et pour des internautes qui veulent se raconter.
Twitch est la plateforme la plus célèbre de live stream. Créée en 2011, puis rachetée par Amazon en 2014, elle est d’abord un repère de gamers. Le service permet de se filmer en train de jouer et de diffuser le contenu en direct, de chatter, de regarder et de commenter des jeux vidéo en live. Une simple passion qui est devenue un vrai business pour certains. Simple joueur, Ninja est devenu le streamer le plus populaire de la planète grâce à ses live sur le jeu Fortnite. Avant de passer sur la plateforme concurrente Mixer, il avait 13 millions de followers.
Si chaque jour 15 millions de personnes (streamers et spectateurs) utilisent Twitch dans le monde, c’est parce que le service s’est étendu à d’autres secteurs et, notamment, le sport. L’Olympique de Marseille est le premier club de football français à utiliser Twitch pour diffuser un match en juillet 2020. Dans le domaine du live casino, le croupier distribue les cartes en direct durant une partie de blackjack classique ou Atlantic City, ou il fait tourner la roue de cinq variantes de roulette en ligne. Il est filmé depuis un studio par une caméra dont les images sont retransmises sur les écrans des joueurs. Dans un registre complètement différent, la chaîne Social Eating de la plateforme Twitch donne la possibilité de se filmer en train de manger.
Avec Yubo, les utilisateurs se donnent rendez-vous dans un espace public virtuel pour échanger et filmer en direct leur conversation. Des rencontres accessibles à tous les utilisateurs de la app. Via Tik Tok, l’utilisateur partage des courtes vidéos sur lesquelles ils dansent, chantent et réalisent des défis. Les grandes marques n’hésitent pas à diffuser des événements promotionnels sur Périscope. Et pour apprécier les images inédites en backstage, rendez-vous sur la live story de Snapchat.
Ordinateur, console ou télévision, ces appareils paraissent déjà appartenir à une autre époque. En cause : la présence massive du streaming et de son live dans notre quotidien. L’arrivée de la 5G devrait encore favoriser l’essor et améliorer les plateformes de cloud gaming, tout en diversifiant les possibilités de live streaming.
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