Samsung se trouve dans une situation pour le moins paradoxale avec son Galaxy Z TriFold. Malgré un prix de vente affiché à 3 594 000 wons, soit environ 2 133 euros, le constructeur coréen perd de l’argent sur chaque unité écoulée. Selon les informations de The Bell, le coût de fabrication de ce smartphone pliable à trois volets dépasse son tarif public, faisant de ce modèle ultra-premium un produit structurellement déficitaire, alors même qu’il s’agit du téléphone le plus cher jamais lancé par la marque.
Lors de la présentation officielle, Lim Sung-taek, cadre chez Samsung, avait reconnu que la fixation du prix avait constitué un véritable casse-tête. Il expliquait que le Galaxy Z TriFold devait être considéré comme une édition spéciale, pensée davantage comme une vitrine technologique que comme un produit destiné au grand public. Le dirigeant évoquait une décision volontaire de contenir le prix final, malgré l’augmentation du coût de composants clés comme la mémoire, laissant entendre que les marges avaient été sacrifiées.
Cette logique éclaire le choix d’une distribution extrêmement limitée. Le Z TriFold n’est proposé que dans quelques marchés ciblés, notamment la Corée du Sud, les États-Unis, la Chine ou encore les Émirats arabes unis. Un lancement mondial aurait impliqué des dépenses massives en production et en marketing, incompatibles avec un modèle déjà non rentable.
Samsung a par ailleurs organisé une rareté assumée. Produite en très faibles volumes, la machine est déjà en rupture de stock partout où elle est commercialisée. À ce jour, seules quelques milliers d’unités auraient été vendues, pour un objectif total plafonné à 30 000 exemplaires. Autre curiosité, les écarts de prix entre régions sont particulièrement marqués, dépassant parfois les 3 000 dollars selon les marchés. Une stratégie atypique qui pose déjà la question de la viabilité économique d’un éventuel successeur.