TikTok est sur le point de franchir une étape majeure dans son histoire aux États-Unis. La plateforme a trouvé un accord pour céder ses activités américaines à un consortium d’investisseurs emmené par Oracle, aux côtés du fonds Silver Lake et du groupe émirati MGX.
L’opération, qui doit être finalisée d’ici la fin janvier, a pour objectif principal d’assurer la continuité du service sur le sol américain tout en répondant aux exigences de sécurité nationale formulées par Washington.
L’accord repose sur la création d’une nouvelle entité juridique indépendante, baptisée TikTok USDS Joint Venture LLC. Cette structure détiendra environ 45 % du capital des activités américaines. ByteDance conservera une participation minoritaire proche de 20 %, tandis que les actionnaires historiques de TikTok se partageront le reste. Cette réorganisation vise à réduire l’influence directe de la maison-mère chinoise sur les opérations américaines, tout en garantissant une gouvernance jugée plus acceptable par les autorités.
Oracle occupera une place stratégique dans ce nouveau dispositif. Le groupe sera chargé d’auditer les systèmes techniques, de superviser la protection des données des utilisateurs américains et de veiller au respect des normes de sécurité nationale. Il aura également un droit de regard sur la modération des contenus. Le consortium prévoit par ailleurs de retravailler l’algorithme de recommandation en s’appuyant exclusivement sur les données américaines, avec l’ambition affichée de garantir un fonctionnement indépendant de toute influence étrangère.
Cette cession constitue une réponse directe à la loi adoptée aux États-Unis en 2024, qui imposait à ByteDance de vendre TikTok sous peine d’une interdiction pure et simple sur le territoire. Après plusieurs mois d’incertitude, marqués par des suspensions temporaires et des délais accordés par décret présidentiel, cet accord apporte une solution durable à un dossier devenu hautement politique.
Au-delà du cas TikTok, ce montage inédit pourrait faire école. Il illustre une nouvelle approche de la souveraineté numérique, où des plateformes mondiales sont contraintes de s’adapter à des cadres nationaux de plus en plus stricts, au risque de voir leur modèle global profondément remodelé.