Face à la montée en puissance de la concurrence, Sam Altman, le patron d’OpenAI, a déclenché une « alerte rouge » interne. Il exige une mobilisation totale des équipes pour améliorer ChatGPT, alors que Google et son modèle Gemini gagnent rapidement du terrain.
Dans un courrier révélé par le Wall Street Journal et The Information, Altman détaille un changement de cap radical. La priorité absolue est désormais l’optimisation technique de ChatGPT, avec trois axes principaux : augmenter la vitesse d’exécution, améliorer la fiabilité et personnaliser davantage les réponses.
Pour atteindre ces objectifs, il impose un rythme soutenu incluant des réunions quotidiennes pour les équipes et des transferts temporaires de personnel afin d’accélérer le développement.
Cette réorganisation a entraîné des reports dans la feuille de route initiale. Plusieurs projets sont ainsi décalés : le déploiement de publicités sur ChatGPT, le développement d’agents spécialisés dans le commerce et la santé, et le lancement de l’assistant personnel Pulse.
Ce mouvement marque un tournant ironique dans la guerre de l’IA : OpenAI se retrouve désormais à rattraper la sécurité et la performance, rôle que Google avait occupé à l’arrivée de ChatGPT. Altman avait déjà alerté ses équipes fin novembre sur un « contexte chahuté » et un « environnement économique défavorable ». La différence de moyens reste significative : Google génère des milliards de dollars par trimestre tandis qu’OpenAI continue de subir des pertes et ne prévoit pas d’atteindre la rentabilité avant 2029.
Sur le plan technique, la pression est tout aussi importante. Google a rattrapé son retard grâce au succès de modèles comme Nano Banana et aux performances de Gemini 3, qui surpasse désormais GPT-5.1 sur de nombreux benchmarks. L’écart se resserre aussi au niveau de l’adoption : OpenAI revendique 800 millions d’utilisateurs pour ChatGPT, tandis que Gemini a atteint 650 millions d’utilisateurs mensuels en novembre, presque le double de sept mois auparavant.