Intelligence artificielle

L’administration Trump s’oppose aux projets de régulation de l’IA de plusieurs États américains

L’administration Trump semble s’engager dans une approche de plus en plus centralisatrice concernant l’intelligence artificielle, au point de vouloir empêcher les États de mettre en place leurs propres cadres réglementaires. Selon des informations révélées par Politico, un projet d’ordonnance en préparation prévoirait la création d’une « AI Litigation Task Force » rattachée au ministère de la Justice.

Cette unité aurait pour mission de contester activement devant les tribunaux les législations étatiques jugées trop restrictives pour le développement et l’usage de l’IA. Cette initiative apparaît comme la continuité logique de l’AI Action Plan dévoilé plus tôt dans l’année, où le gouvernement fédéral annonçait vouloir conditionner certains financements liés à l’IA à l’absence de régulations considérées comme freinant « inutilement l’innovation ».

“Ne pas interférer”

Le texte insistait pourtant sur la nécessité de ne pas « interférer avec les droits des États à adopter des lois prudentes », une formulation qui entre aujourd’hui clairement en contradiction avec les mesures envisagées.

La tension politique s’est amplifiée ces derniers jours. Sur Truth Social, Donald Trump a condamné ce qu’il appelle « la sur-régulation des États », jugeant qu’elle nuit à la compétitivité de l’économie américaine et dénonçant au passage une « IA woke » qui représenterait selon lui une menace. Parallèlement, la représentante républicaine Marjorie Taylor Greene a déclaré sur X qu’un moratoire visant à empêcher les États de réguler l’IA pourrait affaiblir le fédéralisme et saper leurs prérogatives constitutionnelles. Le débat interne au camp conservateur illustre la sensibilité du sujet.

D’après plusieurs sources proches du dossier, la Maison-Blanche envisagerait de réinsérer ce moratoire dans le projet de loi de finances de fin d’année, possiblement via le budget de la défense. L’exécutif explore ainsi divers leviers pour imposer une orientation fédérale forte sur la gouvernance de l’intelligence artificielle, au risque de marginaliser les initiatives locales et de compromettre une approche jugée plus « responsable » par certains observateurs.

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Publié par
Steve