Censure des jeux vidéo par les partenaires financiers : Mastercard se défend

L’affaire prend de l’ampleur : plusieurs plateformes de jeux vidéo comme Valve ou Itch.io ont récemment vu leurs jeux NSFW (destinés à un public adulte) déréférencés sous la pression de leurs partenaires financiers.

Ces derniers – principalement les entreprises de paiement comme Mastercard ou Visa – semblent jouer un rôle déterminant dans ce qui s’apparente à une forme de censure commerciale. Face au tollé, Mastercard a tenté de se dédouaner en affirmant n’avoir évalué ni exigé aucune restriction, tout en rappelant exiger des marchands qu’ils empêchent les achats illégaux, y compris pour des contenus adultes.

Jeux supprimés

Mais selon Valve, Mastercard n’a jamais échangé directement avec eux. La pression serait passée par les processeurs de paiement, eux-mêmes sous influence des banques acquéreuses.

Résultat : même des jeux légaux se retrouvent bloqués ou supprimés, bien au-delà des cas explicitement illégaux. À l’origine du mouvement, on retrouve le groupe de pression Collective Shout, qui milite contre les contenus jugés sexuellement offensants, souvent en agitant les exemples les plus extrêmes pour appuyer ses demandes.

Le problème, c’est que cette organisation ne cache plus vraiment ses objectifs idéologiques : sous couvert de lutter contre des dérives graves, elle vise plus largement l’interdiction de toute forme de pornographie. Dirigée par Melinda Tankard Reist, une militante chrétienne conservatrice opposée à l’avortement, Collective Shout agit avec des objectifs clairement moraux et non légaux.

Cette situation met en lumière la convergence entre des agendas idéologiques et les intérêts de grandes entreprises financières, peu enclines à défendre la liberté d’expression dès qu’un contenu sort des normes acceptables.

Stripe aurait d’ailleurs confirmé à Itch.io que les contenus sexuellement explicites, même légaux, sont désormais persona non grata. Une censure assumée, révélatrice d’un climat où la morale privée influe dangereusement sur la liberté de création.

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Publié par
Steve