Nouveau rebondissement dans le dossier tentaculaire de l’acquisition d’Activision-Blizzard par Microsoft. La FTC, à savoir l’autorité américaine de la concurrence, a demandé à un tribunal fédéral de San Francisco de suspendre temporairement l’opération de rachat de l’éditeur de jeux vidéo par la firme de Redmond.
Pour rappel, le Royaume-Uni, via la CMA, a également refusé cette acquisition. L’Union européenne, de son côté, a dit oui à ce rachat de 69 milliards de dollars, qui inclut des licences légendaires du jeu vidéo, tel que Diablo, Call of Duty, Candy Crush ou World of Warcraft. Aujourd’hui, les Etats-Unis tentent de s’y opposer à nouveau, arguant que cela pourrait impacter l’industrie avec un acteur beaucoup trop grand dans ce marché ultra-concurrentiel.
La FTC avait déjà lancé une procédure administrative pour déterminer les risques liés à ce rachat, et une audience est prévue début août. Le problème, c’est que des rumeurs arguent sur la possibilité que Microsoft finalise l’acquisition malgré cette procédure. Si c’était le cas et que cela passait, alors l’entreprise pourrait être contrainte de se séparer du marché britannique. « L’opération proposée permettrait à Microsoft de continuer à prendre le contrôle de jeux vidéo de grande valeur », argumente la FTC. « En contrôlant les contenus d’Activision, Microsoft pourrait, et aurait intérêt à retenir ces contenus, ou à en diminuer la qualité d’une façon qui affaiblirait la concurrence, y compris en matière de qualité, de prix et d’innovation », estime l’agence fédérale.
L’intervention de la FTC « devrait accélérer le processus », a réagi Brad Smith, le président de Microsoft, sur Twitter. « Nous préférons toujours des méthodes constructives, à l’amiable, avec les gouvernements, mais nous sommes confiants et avons hâte de présenter nos arguments », a-t-il ajouté. Bobby Kotick, le directeur général d’Activision Blizzard, a aussi dit « accueillir positivement » cette procédure, qui va permettre de faire avancer les choses.