World is Small fait partie des quelques chanceux à avoir obtenu une Playstation 5. La nouvelle console de salon de Sony, largement plébiscitée, a bien du mal à arriver dans les chaumières : la PS5 subit en effet une grave rupture de stock, notamment due aux conditions de production liées au Covid.
D’entrée de jeu, clarifions le titre : la machine de Sony n’est pas exempt de tout défaut. Se procurer une console le jour de sa sortie est toujours satisfaisant, mais surtout synonyme de problèmes techniques. Et la Playstation 5 fait fort de ce côté-là ! Nous déplorons en effet une belle quantité de bugs, confirmés par les réactions sur les réseaux sociaux et forums. Nous en dirons davantage plus bas, mais sachez qu’ils n’entachent pas les qualités inhérentes à cette Playstation 5, qui a déjà tout pour séduire – contrairement à la Xbox Series X, manquant encore cruellement de jeux.
La Playstation 5 est, avant tout, une machine au design atypique. Longtemps présentée comme un vaisseau spatial de poche, la console n’est finalement pas l’OVNI annoncé. Pas si imposante, pas si lourde, la console nouvelle génération de Sony se fond, finalement, assez bien dans le décor de par ses couleurs sobres et ses courbes féminines. Amoureuse du détail, la marque japonaise pare même son bébé de très discrètes gravures sur la partie intérieure de la coque, représentant les symboles historiques de Playstation, à savoir croix, carré, rond et triangle. Des poinçons que l’on trouvera aussi sur la partie arrière de la DualSense, que l’on détaillera plus bas.
Outre sa plastique avantageuse, que certains dénigreront au profit de l’aspect monolithique de sa principale concurrente la Xbox Series X, la Playstation 5 s’offre un accessoire que n’avait pas sa grande sœur : un socle. Peu pratique à mettre en place, ce pied, vissable, permet de faire tenir debout ou couchée la console qui, de par son galbe, n’est pas stable. On passera outre ce léger défaut pour apprécier le soin apporté à la connectique, complète, forte de son port USB Type-A et de sa prise USB Type-C en façade, ainsi que de ses deux ports USB Type-A à l’arrière. Les incontournables ports Ethernet et HDMI sont aussi de la partie.
Dans son élément naturel
Outre son aspect, oublié dans l’heure qui suit son installation, la Playstation 5 est livrée avec son plus bel atout : la DualSense. La manette japonaise, alors que commence à peine la génération, se veut déjà incontournable. Plus lourde, plus ferme, avec un meilleur grip que la Dualshock 4, le pad de Sony s’inspire de la manette Xbox sur bien des aspects, mais l’outrepasse grâce à ses features extrêmement enthousiasmantes. Un passage sur Astro’s Playroom, le titre pré-installé sur la console, suffit à s’en convaincre. De par de ses moteurs haptiques, la DualSense nous fait ressentir, par le biais de douces vibrations, de picotements ciblés ou de ses gâchettes bloquées, le bruissement de l’herbe, le tintement de la pluie ou la fureur des réacteurs.
Difficile de vous en parler sans que vous ne l’ayez préalablement testée, mais la DualSense de la Playstation 5 pourrait véritablement changer la face du gaming. Encore faut-il qu’elle soit bien exploitée, car pour l’instant, seul Astro’s Playroom l’utilise à très bon escient : les autres titres phares de lancement, à savoir Demon’s Souls Remake et Spider-Man : Miles Morales, assurent le strict nécessaire. On appréciera qu’un jeu tiers, Call of Duty Black Ops : Cold War, différencie ses diverses armes à feu par un retour de force plus ou moins prononcé dans les gâchettes. À découvrir dans la vidéo ci-dessous. On notera, enfin, le passage du micro-USB à l’USB-C pour charger la manette – un pas que n’a pas encore franchi Apple, par exemple…
Sony a donc cherché à innover. Partout. Les menus de la console ne dérogent pas à la règle, et s’avèrent diamétralement différents de ceux que l’on trouvait sur Playstation 4. Le système de “cartes” est toujours bien présent, mais s’offre quelques ajouts bienvenus : apparaissant désormais en haut à gauche de l’écran principal, ces blocs laissent apparaître sous eux, quand sélectionnés, des informations en rapport avec leur contenu. Un ensemble de titres, tels qu’Astro’s Playroom, Spider-Man : Miles Morales ou God of War, affichent donc un artwork et font tourner en fond sonore une piste de leur OST, faisant changer d’ambiance le menu de la Playstation 5 à chaque jeu. De fait, on regrettera, pour l’instant, l’impossibilité de télécharger des thèmes comme cela était possible sur PS3 et PS4.
Du côté de l’organisation, l’interface de la Playstation 5 se scinde en deux parties : d’un côté, les jeux, de l’autre, en pressant L1 ou R1, le contenu multimédia, avec les applications de Youtube, Amazon Prime Video, Netflix, Spotify et consorts. Le Playstation Store, quant à lui, n’est plus une application à part entière, mais totalement intégré à l’interface de la console. Cela nous évitera des temps de chargements intempestifs, comme ce que l’on subissait sur PS4. Une vraie bonne idée… qui s’est étendue au système entier.
Une simple pression sur le bouton PS ne nous transpose effectivement plus sur l’interface plein écran, mais ouvre un menu déroulant au bas de l’écran contenant les onglets habituels, à savoir la liste des téléchargements, la mise hors-tension de la console, le volume sonore, la liste des accessoires… La différence est majeure, troublante même les premières heures de jeu. Mais, au final, la rapidité à laquelle s’ouvrent les menus de la Playstation 5 corrige ce manque de clarté inhérent à ces nouveautés. Car oui, l’interface – au même titre que les jeux, sur lesquels nous reviendrons plus bas – profite du fameux SSD et de la rapidité qu’il infuse au tout.
Il permet, notamment, quelques belles idées. En plein jeu, une pression sur le bouton PS révèle ces fameuses “cartes”, en adéquation avec le titre auquel vous jouez. Vous pourrez ainsi avoir accès, en fonction du niveau dans lequel vous vous trouvez, à des guides vidéos pour vous indiquer la marche à suivre, à une estimation du temps qu’il vous faudra pour accomplir telle ou telle tâche, au niveau de complétion du trophée sur lequel vous travaillez… Mieux encore, le nouveau bouton Share de la DualSense vous permet d’éditer en direct les images et vidéos que vous venez de capturer en jeu. Plus connectée que jamais, l’interface utilisateur de la Playstation 5 est un vrai petit bijou – qu’il faudra cependant polir de longues heures pour en jouir de façon optimale.
Mais tout n’est pas parfait sur la Playstation 5. La plupart des tests, écrits avant la sortie officielle de la console et le déploiement de la mise à jour day one omettent ces faits, mais la PS5 connaît divers bugs. Software, surtout, et donc tout à fait patchables, mais assez contraignants pour en parler.
Lors de l’installation d’un titre physique, par exemple, on vous proposera de “copier” le jeu sur la machine. Si vous le faites en étant connecté, il est fort possible que l’installation ne se lance jamais. Quand cette dernière se lance et termine, et que vous lancez le logiciel dans la foulée, il est probable que le titre disparaisse de votre interface lorsque vous retirez le disque ! Le bug n’est pas propre à notre console, et s’étend à de nombreuses autres, selon de multiples témoignages sur les réseaux sociaux. La solution temporaire, plutôt simple, consiste à installer le jeu en hors-ligne, puis d’éteindre la console avec le disque à l’intérieur, pour s’assurer de sa copie sur la PS5. Il suffit ensuite de se connecter pour installer la mise à jour, si vous le souhaitez.
Autre bug récurrent, les crashs. En cause, le multitâche. Impossible, notamment, de télécharger deux jeux ou updates en même temps sans que l’un n’affiche une erreur. Lancer deux titres dans la foulée, très rapidement, peut également faire afficher à la console une erreur. Le mode repos, déclenché depuis un jeu, n’est pas stable sur toutes les machines : vous risquez de faire crasher le titre, voire faire freezer la console ! Certains témoignages rapportent un étrange bruit métallique sur certaines Playstation 5, apparaissant quelques heures seulement après la première mise sous tension de la console. Et enfin, quelques consoles, rares, ont carrément des composants défectueux, faisant apparaître des artefacts sur votre écran – des soucis hardware que l’on retrouve à chaque génération, chez n’importe quel constructeur.
Ces bugs doivent-ils pour autant vous empêcher de passer à l’acte ? Non, car la Playstation 5 ne souffre au final que de légers problèmes software qui seront supprimés d’ici les prochaines semaines. Sony a d’ailleurs d’ores et déjà déployé un patch pour corriger une erreur récurrente. La console n’est pas non plus soumise à un quelconque problème de chaleur. Puis, surtout, la PS5 brille par son line-up conséquent et de grande qualité.
La Playstation 5 est effectivement une grande console en devenir. En témoignent ses titres de lancement, exclusifs et unanimement adorés par la critique. Demon’s Souls, remake du titre éponyme de 2009, et Spider-Man : Miles Morales, courte suite de Spider-Man publié en 2018, sont très solides sur tous les plans. Mais surtout, ils sont les emblèmes d’un marché arrivé à maturité. Fini les lancements compliqués, avec des titres peu amusants, très peu narratifs, aux immenses tares de gameplay (on pourra citer Haze en 2006, sur PS3, ou Knack en 2013, sur PS4) : Sony propose aujourd’hui des jeux très qualitatifs, complets, finis, aux univers cohérents et à la bande-son affriolante. La rédaction de World is Small n’a pour l’instant pu tester que ces deux exclusivités, mais Sony s’est assuré de fournir un line-up varié, avec Sackboy : A Big Adventure, notamment.
On déplorera, tout de même, des graphismes saisissants mais encore trop peu frappants, face aux derniers titres de la génération précédente. Mais surtout, la technique vantée par Sony – et Microsoft, d’ailleurs – est déjà soumise à quelques concessions. Alors que l’on nous promettait, enfin, une fréquence constante de 60 images par seconde, force est de constater que le pari n’est pas encore tenu. Les joueurs sont effectivement obligés de trancher entre technique et fluidité par le biais d’un mode “cinématique”, qui fait la part belle aux effets visuels, et un mode “performances”, qui les élague pour privilégier un excellent taux de rafraîchissement. Sur Spider-Man : Miles Morales, par exemple, le 60 images par seconde ne peut-être tenu qu’en supprimant le ray-tracing, une nouvelle technologie extrêmement prometteuse, à découvrir dans la vidéo ci-dessous. Un moindre mal ? Sans doute. Encore faut-il que ces deux modes soient proposés tout au long de la génération.
Enfin, la Playstation 5 peut se targuer d’une rétro-compatibilité extrêmement efficace. Longtemps critiquée par les aficionados de la Xbox Series X, qui rend jouables la plupart des titres parus sur les différentes générations de Xbox, la machine de Sony offre à tout souscripteur du Playstation Plus une collection de jeux PS4, dans une version boostée. The Last Guardian, Days Gone et God of War, qui en font partie, profitent d’une fréquence d’image de 60 images par seconde et d’une résolution 4K, les sublimant en tous points. Des titres sortis cette année, comme Ghost of Tsushima et The Last of Us Part II, non inclus dans la collection, profitent également de patch graphiques.
Vous l’aurez compris, la Playstation 5 est une excellente console de jeu. Forte de plusieurs titres déjà incontournables, la machine de Sony pourra en sus compter sur de nombreux opus déjà annoncés (God of War Ragnarok, Horizon 2, Ratchet et Clank…) pour continuer à satisfaire les joueurs dans les prochains mois. Mais surtout, la plate-forme de la firme nippone est bien la seule plate-forme à offrir la DualSense, la plus frappante des features next–gen. Bien exploitée, et elle le sera probablement par les œuvres first-party, cette nouvelle manette pour la PS5 pourrait bien changer la donne, décuplant vos sensations de jeu. On imagine déjà le couple DualSense – Playstation VR 2…
Alors oui, la Playstation 5 déçoit de par ses quelques bugs software, que l’on espère très bientôt corrigés. Mais ils n’entachent en rien l’expérience gaming que constitue, déjà, la console japonaise, vendue à 499 euros dans sa version avec lecteur de disque et 399 euros en version digitale. Son potentiel n’attend désormais plus que vous pour être prouvé.
Voir les commentaires
J’ai zéro bugs du type de ceux que vous décrivez. Zéro.
Aucun.
Je peux déplorer le lecteur de disques un peu bruyant, mais qui se met en route rarement et pour quelques secondes seulement, mais je n’ai pas de bugs.