S’il y a bien un sujet tech qui fait peur au grand public, c’est la question des assistants vocaux. Ces enceintes connectées, qui fonctionnent grâce à la voix, sont régulièrement considérés comme des mini-logiciels espions qui écoutent tout ce que vous faites pour mieux vous pister et vous vendre de la publicité. Sauf qu’aujourd’hui, il s’agit de pratiques anti-concurrentielles.
La Commission européenne a annoncé ce jeudi avoir ouvert une enquête sur les pratiques anticoncurrentielles dans le secteur des biens et services de consommation liés à l’Internet des objets dans l’Union européenne. Margrethe Vestager, la vice-présidente exécutive chargée de la politique de concurrence, a déclaré :
“L’Internet des objets pour les consommateurs devrait connaître une croissance considérable au cours des années à venir et devenir monnaie courante dans la vie quotidienne des consommateurs européens. Imaginez un réfrigérateur intelligent qui dresse votre liste de courses. Vous récupérez cette liste sur votre appareil intelligent et passez une commande auprès d’un magasin qui livre chez vous. Et votre porte se déverrouille automatiquement sur un simple mot. Les possibilités semblent infinies. Toutefois, l’accès à de grandes quantités de données des utilisateurs semble être la clé de la réussite de ce secteur. Aussi, nous devons faire en sorte que les acteurs du marché n’utilisent pas le contrôle qu’ils exercent sur ces données pour fausser la concurrence ou fermer ces marchés aux concurrents. Cette enquête sectorielle nous aidera à mieux comprendre la nature et les effets possibles des problèmes de concurrence susceptibles de se poser dans ce secteur.”
La Commission interrogera une série d’acteurs dans les prochaines semaines, et prévoit de publier un rapport préliminaire en vue d’une consultation au printemps 2021. Le rapport final suivra au cours de l’été 2022.