Google est vent debout contre la réforme du droit d’auteur, présentée en mars au Parlement Européen. Le géant californien a en effet exhorté les eurodéputés à voter contre le projet de loi, considérant qu’il « serait néfaste aux créateurs européens pour les décennies à venir ». Le juriste en chef de Google, Kent Walker, a même écrit dans un billet de blog : « Après avoir étudié le texte final, nous estimons que la directive n’aiderait pas mais, au contraire, freinerait les créateurs et les entreprises numériques d’Europe ».
Pour rappel, la réforme prévue a pour objectif d’actualiser la législation européenne du droit d’auteur, votée en 2001, afin de l’adapter au numérique. Le projet est actuellement soutenu par les créateurs de contenus originaux et par les médias, qui voudraient obtenir une plus grande rémunération face aux plateformes qui réutilisent leurs contenus.
En revanche, les géants du net comme Google la combattent avec vigueur. Les Youtubeurs, par exemple, sont contre cette réforme qui risque d’impacter leurs revenus : puisque leurs vidéos utilisent en partie des contenus qu’ils n’ont pas créé eux-même (streaming de jeux vidéo, critique de films, de musiques…), ces acteurs du web pourraient ne plus être rémunérés.
Dans son billet, Kent Walker a également estimé que la réforme « crée des exigences vagues et non testées qui conduiraient probablement à un surblocage des contenus afin de limiter les risques de poursuites judiciaires ». L’article 13 du projet tient en effet les plateformes juridiquement responsables des contenus. Enfin, le juriste estime que cette nouvelle loi pourrait nuire « aux petits et nouveaux éditeurs et limite l’accès des consommateurs à une diversité de sources d’information », et qu’elle « pourrait amener les services en ligne à restreindre la quantité d’information qu’ils présentent aux consommateurs de la part des éditeurs de presse ».